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L'AVC Acrobate
14 avril 2024

cicatrices

Je ne cherche pas à m’adapter, je pense que tu as intégré  l’information à force. C’est moi qui suis dans le refus. Les médecins, soignants, thérapeutes, me rappellent régulièrement que je ne dois pas avoir de faux espoirs. Ils ne veulent pas m’encourager en ce sens, ma déception pourrait être trop douloureuse et ils ne veulent pas que je leur en veuille. Ils ont peur ??? (je ne savais pas que ma réputation  Nikita était arrivée jusqu’ici !)

Ne pas leur en vouloir ….. . S’ils savaient combien je m’en veux à moi…

 

 

Les «  on ne sait pas, chaque AVC est différent » commencent  à ressembler à « c’est fini, fais toi une raison, plus le temps t’éloigne du jour J, moins tu pourras récupérer.». Ah ? et la patience donc ? On n’en parle plus ?

 

En réalité, je ne nage pas entre espoir - désespoir .Il m’arrive parfois d’être agréablement surprise lorsque je remarque une petite récupération. Puis terriblement déçue lorsque je trébuche.

Il y a toujours beaucoup trop de pourquoi sans réponse.

 

Si ça doit me faire du mal, ça me regarde. Et sur ce point je suis déjà au sommet à ce moment là. Toutes mes billes sont dans le panier de la rééducation.

Depuis le premier jour, je sais que je ne suis pas capable de surmonter ça. Je me laisse porter pour aller en rééducation.

 

Peut être qu’une vaillante guerrière  aurait déjà envoyé chier la rééducation. Il faut être folle pour aller tous  les jours en rééducation en sachant que ce ne sont ni les thérapeutes ni son investissement qui vont lui permettre de récupérer. Une vaillante guerrière aurait déjà réparé son corps.

 

Tous les jours, les ambulanciers me conduisent à l’HDJ, en salle d’attente. Le masque cache le sourire que je n’ai pas.

Depuis mon hospitalisation, j’ai la sensation de n’avoir rien décidé, de me contenter de répondre oui, pour donner mon accord, lorsqu’on me le demande. Je me laisse porter Donc je suis en HDJ, en fauteuil. Je ne peux me lever que pour la kiné.

 

Les premiers jours, nous attendons tous en silence dans une petite pièce en cube. Avec les fauteuils, elle est vite pleine. Et silencieuse. Tout le monde tapote sur l’écran de son téléphone. Au fil des jours, Le besoin d’échanger est plus fort. Et les mots commencent à danser autour de nous.

 

Et nous voilà tous à sourire et rire alors que merde quoi, on n’arrive pas avec un rhume ! Je rencontre des personnes admirables et je découvre des maux terribles.

J’ai ma siamoise, qui a la même cicatrice que moi sur le front, mais à droite. Ce n’est pas une cicatrice de chair. Toutes deux avons  été trépanées Ils ont découpé une fenêtre sur le crane pour intervenir et l’ont vissée à sa place., comme sur  la planète terre, certaines plaques du crane se sont déplacées. Ce n’est pas une cicatrice de chair. C’est une cicatrice osseuse.

 

J’aime bien ces petits moments où nous attendons que nos kiné viennent nous chercher.

 

On parle de nos cicatrices, On se raconte sans se juger. On porte les mêmes souffrances et les mêmes colères..

comme on peut parler des handicaps invisibles, il existe aussi des colères invisibles.

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L'AVC Acrobate
  • La Bienvenue à toi, visiteur(se). Sur cette page, Je vais témoigner en tant que victime survivante d'AVC . Pour tenter de dévoiler ce qui peut se passer dans nos cerveaux après ces attaques.
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